En revenant à New York j'avais sentie que les choses avaient visuellement changées. La ville qui ne dors jamais avait changée de visage mais il n'y avait pas que cela. L'endroit où je m'étais rendue en premier avait été un refuge, un véritable havre de paix où on m'avais appris à m'accepter sans devenir un monstre avait aussi changé.
Je ne l'avais pas remarqué sur le coup, c'était latent comme un virus en phase d'incubation: on le remarque seulement quand il vous saute au visage. Lorsque j'avais compris que Charles était mort et que ce sanctuaire était entre les mains de personnes qui ne s'entendaient pas la confiance ne pouvait pas y régner. La mésaventure qui m'étais arrivée il y a deux jour augmentais mes craintes. Être lâche et abandonner ceux que j'aime n'était pas dans mes habitudes toutefois il y a des choses que je ne peux pas accepter. Insinuer que j'étais une irresponsable vis à vis de mon pouvoir d'absorption en faisais partie.

Aujourd'hui je devais faire le point sur la situation dans laquelle je me trouvais. Comme je ne me sentais pas à l'aide à l'Institut j'avais fais mon sac pour me rendre dans l'appartement que j'avais acheté quelques jours auparavant. Il n'était pas grand mais il était bien agencé et je disposais de deux chambres séparées, un salon et une cuisine américaine.
Son emplacement et la possibilité d'avoir une chambre d'amis m'avais séduite. Mais c'était avant d'apprendre cette nouvelle qui bouleverserait ma vie à jamais.
En entrant chez moi. Oui, mon chez moi, j'eus une impression étrange que je n'avais jamais ressentie auparavant: la sécurité et la paix. Je posais négligemment mon sac sur mon lit avant de m'affaler sur mon canapé la télécommande dans la main.

*Finalement ça a du bon d'être prévoyante.*

Je zappais d'une chaine à l'autre sans savoir ce que je cherchais jusqu'à ce que mon esprit se focalise sur une publicité vantant les biens-faits d'un lait hydratant pour le corps. Elle mettait en scène une jeune femme blonde au ventre rebondi qui était caressé par son compagnon. Je m'imaginais vivant la même scène avec Rémy et un léger sourire apparu sur mon visage. Sans que je n'ai eu à y réfléchir longuement, ma décision était prise quel que soit la réaction de Rémy, quel que soit le prix que je paierais.

*Je dois le prévenir... Pourvu qu'il soit heureux...*

Mon âme sieur avait une vie compliquée tout comme la mienne et les moyens de communications conventionnels n'étaient pas les plus recommandés. Depuis qu'il avait repris la tête de la Guilde des Voleurs c'était devenu plus compliqué. Il fallait donc que je lui envoie une lettre qui ne mentionnerait pas la situation pour qu'on ne s'en serve pas contre lui. A la place je devais favoriser une rencontre. Une lettre lui demandant une rencontre était ce qu'il y avait le mieux à faire.

Sans attendre, je me mis à fouiller dans les cartons que je n'avais pas encore ouvert pour sortir du papier à lettre, des enveloppes et un stylo. Il ne me fallait pas grand choses juste trouver les bon mots pour ne pas paraitre trop pressante ou enjouée.