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 The Adventures of Elly Flynn

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MessageSujet: The Adventures of Elly Flynn   The Adventures of Elly Flynn EmptyVen 16 Sep - 20:45

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Un crâne rasé, un baggy, un polo rayé. Je ressemble tellement à n'importe qui. Mais j'ai dans les yeux des choses qui parlent pour moi. Je suis en colère. Tellement en colère. J'en veux à la terre entière pour tout et son contraire. Personne à qui le dire.
Personne sauf Jon.
Mais je peux pas le dire à Jon.

Mon escapade aurait pu ressembler à une aventure de Huckleberry Finn. J'aurai voyagé vers le sud, sur le Mississippi, avec un esclave en fuite. On serait arrivé loin, on aurait vécu plein d'aventures, et il aurait trouvé sa liberté. Je serai rentré chez moi, on aurait découvert que je ne suis pas mort.

Mais y'a pas d'esclave, y'a pas de mort. y'a pas de rafiot, y'a pas de Mississippi.

Y'a juste moi, Jon, un cirque, des tas de gens, des tas d'animaux. Et le public. Et je sais pas pourquoi je les déteste tous. Peut-être parce qu'ils vivent une vie normale. Ils ont l'air heureux, là, l'air de rien, avec leurs gosses normaux, leurs parents normaux, leurs chiens normaux, leurs maisons normales.
On dirait une mauvaise pub de télévision, une parodie de l’existence parfaite.

Le monde est pourri, la vie est pourrie. le gouvernement est pourri. Tout est mort, y'a plus rien qui brille sous les nuages.

J'ai treize ans et je m'accroche à une illusion, une utopie, je ne sais pas. Vous allez me dire que j'ai de drôles de pensées pour un gosse. Que je devrais collectionner les GI Joe, emmerder ma petite sœur et jouer des mécaniques auprès des potes au collège.
J'ai toujours eu ce genre de réflexion, vous savez. Dès mon plus jeune âge, je me suis demandé pourquoi le monde tournait aussi bizarrement, pourquoi tout était bancal, pourquoi personne ne semblait rien remarquer.

je me suis souvent senti tout turquoise. Et turquoise, c'est pas une bonne émotion. Pas chez moi. Je préfère le orange, comme au bord de la mer, le soir. C'est un orange très précis. Je ne l'ai eu que deux ou trois fois, je crois. Il a vite disparu.

Mon monde de couleurs pourrait sembler à un vieux noir et blanc. Ou plutôt des niveaux de gris.

Je regarde le public applaudir le numéro de mon frère. Ils voient que dalle. Tout le monde tombe dans le panneau. je ne sais pas si je dois en rire ou bien pleurer.
Je m'accroche. Si je tombe c'est la mort.

Mais si je commençais par le début? Des choses que je n'ai jamais dites, jamais dévoilées. Pas même à Jon. Je vais me disséquer, et poser mon cœur sur le billard. Il bat étrangement. Le rythme n'est pas régulier. C'est parce que je suis tellement en colère qu'il voudrait sortir tout seul. Il cogne, cogne, s'arrête, reprend.
Il rebondit sur cette table, il en faut peu pour qu'un maillet vienne l'écraser, le pulvériser.
Je vois déjà mon sang sur les murs. Mais je garde le silence. Je serre les dents je serre les poings.

C'est moi qui cogne.
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MessageSujet: Re: The Adventures of Elly Flynn   The Adventures of Elly Flynn EmptyJeu 29 Sep - 21:31

Je vais commencer par mon nom.

Je m'appelle Elisa Stahl. Un nom tout à fait normal. Presque. Parce que sans mes antécédents familiaux, ce serait d'une banalité confondante. Parce que mes parents sont les Stahl qui ont nargué la police des années durant, entre cambriolages, arnaques, et fuite, ce nom n'est pas inconnu des autorités, loin de là.
Parce que je suis leur fille et que je suis portée disparue, Elisa Stahl a son joli minois dans les postes de police et les sites internet sur les enfants disparus.

Autant rester anonyme. Je ne veux pas d'eux, je n'ai pas besoin d'eux. J'ai passé ma vie à fuir, et j'ai fini par trahir mes parents. Je les ai balancés aux flics. Pas parce que j'en avais marre de me planquer et de recommencer une vie à chaque fois, faire semblant, ne jamais avoir d'amis, ne jamais m'intégrer et finalement ne pas avoir d'avenir.
Non ça c'est rien à côté de LEUR trahison. Oui, réflexion de gosse. Mais ils m'ont trahie en premier. Et passer 10 ou 20 ans en prison (au fond, je ne sais pas ce qu'ils sont devenus ni quelle a été leur peine), c'est bien mince.

J'avais onze ans quand j'ai décroché le téléphone pour appeler le FBI.
Onze ans, vous me direz que c'est peut-être jeune pour me dire que je suis coupable. Peut-être me direz-vous que j'étais qu'une môme, bien fragile, faible, et que je n'avais pas conscience de la portée de cet acte. Détrompez-vous. Je savais exactement ce que je faisais. C'était bien mûri. Depuis des mois, des années. La haine, la rancœur, la vengeance, tout ceci avait eu le temps de grandir en moi. Si j'ai appelé la police, ce n'est pas sur un coup de tête, ou parce que j'avais passé une sale journée. je savais très bien qu'ils seraient arrêtés, jugés, mis en prison, et que je serai seule, probablement mise en foyer ou allez savoir quoi d'autre. Mais tout me paraissait mieux que rester avec eux.

Oui, je voulais me débarrasser de mes parents. Je l'ai fait.
Est-ce que j'en suis fière? Pas particulièrement. Je suis satisfaite de cet acte, mais je me sens assez mal, finalement. J'ai trahi. Mais le monde se trahit sans arrêt, et je suis un être humain. J'ai su très tôt que le monde était pourri. Dès mon plus jeune âge je savais que je ne pouvais me fier à personne. Et ceux qui auraient dû être un modèle pour moi et me protéger, m'élever, m'éduquer, ont tragiquement failli à leur tâche.
Et la tragédie est qu'ils n'ont jamais reconnu ce tort.
Parce que le reconnaître leur aurait valu d'être arrêtés. Ils ne pouvaient pas porter plainte, accuser qui que ce soit sans se dévoiler. Je le sais bien à présent. Je le savais aussi à l'époque. Mais comment demander réparation? C'est impossible. Défaire ce qui a été fait? Impossible.
Mais pire que tout: il y a le silence. Non, rien ne s'est passé. C'est bien simple, d'ailleurs, Je n'avais pas mon mot à dire. Il fallait décaniller fissa et trouver une autre ville, un autre nom, et attendre que ça se tasse.
Et moi, je ne pouvais rien faire. J'avais cette trahison, cette souffrance, cette non reconnaissance, cette torture pour seule compagnie. Mon sang versé par un homme, leur complice; et par leur silence, ils sont devenus mes bourreaux. J'ai survécu deux fois. Mais j'allai leur faire payer.

J'espère bien qu'ils regrettent leurs actes, qu'ils n'en dorment pas la nuit. J'espère qu'ils se réveillent en sueur, après des cauchemars incessants. Qu'ils étouffent, suffoquent. Qu'ils pleurent. J'espère qu'ils crèvent autant que j'ai crevé à cause d'eux.

Oui, je suis un être pourri jusqu'à la moelle. Je n'ai pas d'avenir et mon passé est un tombeau. Moi aussi j'ai volé, manipulé, pour survivre. Moi aussi, j'ai changé d'identité. Je me suis cachée. J'ai voyagé de ville en ville. Moi aussi j'ai trahi, moi aussi j'ai frappé. Peut-être bien que je me déteste. Je déteste cette vie. Tout reste en moi et sent le renfermé. J'ai parfois envie d'exploser tellement ça fait mal.

Je ne sais pas si je dois mon salut à ma nature de mutante. Après tout, si je n'ai pas été mise en foyer, ni arrêtée, ni rien de tout ça, c'est grâce à ce don étrange qui m'a permis de m'échapper et de passer en catimini sous la barbe des flics. Si Elisa Stahl est toujours introuvable, c'est grâce à ça.
Ou à cause de ça.

Aurais-je eu un avenir meilleur si j'étais restée, si j'avais été placée en institution, si j'avais pu pointer du doigt mes tortionnaires au banc des accusés? Je ne peux pas le savoir. Et au fond, ça n'a plus aucune importance car j'ai choisi la fuite et je n'ai jamais cherché justice.
Parce qu'il y a aussi la loi qui impose le recensement. Et que je préférais rester cachée. Je me dis que j'avais pas le choix, si je voulais préserver ma liberté. Est-ce que je me leurre?

Je ne suis qu'une gosse, et pourtant, durant toute mon enfance, j'ai souhaité grandir très vite. A présent, c'est tout le contraire. J'ai toujours eu les réflexions d'un adulte, un regard sur le monde totalement désabusé, désenchanté. Et je refuse de grandir. Je refuse de devenir Elisa Stahl. Elisa Stahl est morte, et c'est pas faute d'avoir souhaité vivre. Quand on nait dans un milieu pourri, faut pas s'étonner si les fruits tombent de la branche plus tôt que prévu.

Jon sent le malaise qu'il y a en moi. Je ne sais pas comment lui dire que je suis une morte en surcis.
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