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 Il est bon de se tourner vers les autres [ Janet Van Dyme ]

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Il est bon de se tourner vers les autres [ Janet Van Dyme ] Empty
MessageSujet: Il est bon de se tourner vers les autres [ Janet Van Dyme ]   Il est bon de se tourner vers les autres [ Janet Van Dyme ] EmptyMer 18 Aoû - 16:54

Janet Van Dyne a écrit:
    Besoin de calme et de silence. Rares sont ses moments là. Surtout, ces derniers temps. Janet n’était pas du genre à s’isoler ainsi, même le contraire. Plus à aller vers les autres pour se ressourcer, se changer les idées. Puiser dans la force de l’autre. Peu nombreux étaient donc ces instants ou elle se retrouvait seule, face à elle-même et le silence. Pesant, gênant. Il la poussait à se poser d’innombrables questions dont elle ne désirait, réellement pas, trouvé les réponses. Pourquoi, mais pourquoi lui ? Encore et toujours lui. Qu’est ce qui pouvait expliquer cette attirance, cette attraction quasi animale qui régnait entre eux deux. Après tout ce qu’il s’était passé, tout ses moments douloureux, ses erreurs, comment pouvait-elle s’expliquer le fait qu’elle puisse avoir encore des sentiments ? Il y a des choses qui restent sans doute de l’ordre de l’inexplicable. L’incompréhensible. De nature joviale, gaie, La Guêpe tirait un peu la gueule, comme on dit de manière crue. Elle n’en pouvait plus. Peut-être devait-elle arrêter de se poser des questions, ne plus penser, et agir. Mais le pardon aurait été trop facile à obtenir pour lui. Il méritait un peu d’en baver non ? Quitte à ce qu’ils se remettent ensemble, vous ne pensez pas ? Oui, il était peut être temps pour elle d’arrêter de vouloir ne plus l’aimer. Accepter le fait qu’elle ne pouvait, malgré tout, se passait de lui. Accepter le fait qu’elle tenait beaucoup trop à lui. Que malgré ses erreurs, il était celui qu’il lui fallait. Qu’elle pouvait trouver la force de lui pardonner et de tout recommencer à zéro. Un nouveau départ ? Ils en avaient drôlement besoin. La confiance serait difficile à regagner, mais tous ses signes qu’elle se prenait en pleine poire voulaient bien dire quelque chose… L’inévitable. Cette situation ne vous parait sans doute pas très claire. Pourquoi se montait la tête ainsi et ne pas suivre ses sentiments ? Lorsqu’on vous a battue, humiliée, difficile de faire machine arrière sans rien attendre en retour ? Ou difficile de ne pas essayer de passer à autre chose, non ?

    L’endroit été calme, d’habitude, c’était une réelle fourmilière. L’heure commençant à être tardive devait sans doute aider. Les gens avaient sans doute peur de se faire agresser. Pas elle, elle s’en contrefoutait et savait parfaitement se défendre. Une petite famille passa non loin du banc ou s’était assise notre Guêpe. Jeune couple, séduisants et parfaitement amoureux. Petit garçon blondinet aux yeux bleu craquant, et petite fille à la chevelure dorée et aux joues rose. La famille parfaite. Cliché, même. Justement, cette petite fille vint s’approcher de Janet, alors que les parents roucoulaient et le petit garçon lui, obnubilé par un papillon de nuit, elle la fixa un instant avant de lui balancer d’une voix fluette un tout timide

    « Bonsoir Madame ! »

    Janet sourit, en une phrase, la petite venait de lui faire disparaître tout ses doutes, ses questions/appréhensions et autres sentiments/sensations négatives. Sourire éclatant, Janet tendit sa main pour saluer la petite, qui fut sans doute heureuse de serrer la main de cette femme assise sur le banc, comme une grande.

    « Enchantée ma jolie. C’est quoi ton petit nom ? »
    « Leena. Mais tu peux m’appeler Lee. Toi je sais qui tu es… ! »
    « Ha bon ? Et comment ? »
    « Bah j’ai regardé le carré hier soir, même si popa m’avait dit d’aller au lit, je l’ai fais, pas longtemps hein ! Et t’étais dans le carré ! »

    Janet irradiait de bonheur face à la petite fille. C’était chou de l’entendre parler et sortir ses quelques mots comme une grande, essayant de faire de jolies phrases pour se faire comprendre mais manquant encore un peu de vocabulaire étant très jeune…

    « Le carré ? La télévision. Et pourquoi j’y étais ? »

    « Ils disaient, le monsieur au micro. Que toi et tes copains vous aviez encore sauvés des gens et que vous vous étiez occupez des méchants. »
    « Leena ! Qu’est ce que tu fais ? »

    La mère, le teint rouge de colère, s’approcha et empoigna le bras de sa petite.

    « Excusez moi, Mademoiselle, ma petite a tendance à être bavarde. »
    « Oh ce n’est rien ! Vous avez la une fille adorable ! »

    Passé quelques discussions de broutilles concernant la petite et le park, à cet heure-ci il fallait faire drôlement attention. Les salauds commençaient à sortir le bout de leur nez, il était temps pour elles de s'en aller.

    « Aurevoir Madame et encore bravo pour votre passage dans le carré ! »

    Janet lui fit signe de la main, et les regardèrent tous, rentrer chez eux, heureux, simplement, sans soucis, ni tracas. Elle les enviait parfois, dans ses rares moments de « bad ». Puis, elle se ressaisit, secouant la tête de gauche à droite, manière de se dire, ma fille, arrête tes conneries et reprends toi ! Surprise par un bruit dans un des buissons situés non loin derrière elle, elle se leva brusquement du banc et vint fixer l’horizon, à l’affut. Ce n’était pas le moment de venir essayer de lui embarquer son sac à main ! Ca allait mal finir pour le petit rigolo qui tenterait l’expérience !

    « Bon... J'explique, qui que vous soyez, bizarrement caché dans la pénombre, à cette heure-ci... J'ai pas le temps de jouer à trouve-moi, viole-moi, sors de la ! Allez ! »

    Oui, très extravertie dans son genre Janet parfois... Très.

Louve a écrit:
    Solitude forcée, quand tu nous tiens… Louve était partie pour une nuit blanche de plus. Elle finissait par en avoir l’habitude. Encore une fois, elle s’était réveillée en sursaut, hurlant le prénom de Kyana, ce cauchemar ne la lâchait plus. Elle ne cessait de revoir sa mort. Ca lui était passé pendant un moment, lorsqu’elle avait cru une nouvelle fois en l’être humain, pensant qu’elle pouvait faire confiance à certains. Hélas, le problème était là, elle y avait cru. Comme toujours depuis son enfance, elle avait été déçue. Elle s’était levée, lourde de sommeil mais sans aucune envie de se rallonger et s’était habillée d’une simple robe noire, comme elle le faisait souvent. Pour une fois, elle ne cachait pas son corps meurtri de bleus et cicatrices divers. A force de grimper de partout en ville, de passer son temps dans la salle d’entraînement pour se défouler et de prendre des baffes car trop épuisée pour se défendre, elle finissait par avoir mal de partout mais peu lui importait, elle avait besoin de se sentir vivante et c’était le seul moyen qu’elle avait trouvé : frapper. Elle qui détestait la violence, elle s’y enfonçait pourtant lentement un peu plus tous les jours. Oh, elle ne faisait pas de mal aux autres, juste à elle. De toutes façons, pour qui comptait elle ? Elle n’avait plus personne. Elle fit une grimace lorsqu’elle jeta un coup d’œil à son bras droit, traversé d’une longue cicatrice qui lui rappelait de sales souvenirs. Avait-elle vraiment tué son père ? Si ça n’était pas le cas, est-ce qu’il la retrouverait un jour ? Elle se sentait en danger de partout. Poussant un soupir, elle sortir sans bruit de la chambre.

    Elle passa devant la porte de la chambre de Lizzie, qu’elle ouvrit doucement. Vide. La jeune femme avait disparu sans laisser de traces, sans l’avertir ni lui dire au revoir. Elle n’était sûrement pas morte, elle l’aurait entendu au sein de l’institut sinon. Elle aimait bouger, sans doute avait-elle trouvé quelque chose de mieux, ailleurs, d’autres personnes… C’était elle qui l’avait fournie en vêtements, c’était à elle qu’elle s’était petit à petit ouverte et elle était partie. Bien sûr il lui restait Kitty, mais elle avait si peur de la déranger, la méticuleuse et bosseuse Kitty, toujours plongée dans ses cours et dans ses livres, la sociable Kitty qui avait une place bien définie au sein de l’établissement. Elle se sentait toujours de trop et n’osait pas lui en parler, elle n’osait même plus l’aborder. Kitty continuait sa vie et c’était normal. Louve était incapable de lui en vouloir, elle aurait peut-être fait la même chose… Comment s’intéresser à quelqu’un qui semble ne pas s’intéresser à vous ? Refermant la porte de Lizzie tout en retenant ses larmes, elle vérifia que les couloirs étaient déserts et sortit. Elle ne prit même pas la peine de sortir par le portail, préférant prendre son élan pour s’agripper à un mur et y passer par-dessus. Il ne fallait pas qu’elle s’étonne d’être fatiguée, elle avait gardé tous ses réflexes de louve.

    Sa liberté totale lui manquait, elle se sentait enfermée ici. Ses loups lui manquaient, sa meute lui manquait, son Italie lui manquait. Jamais elle n’aurait du quitter tout ça. Qu’étaient devenus ses loups ? La reconnaîtraient-ils seulement ? Tout en se dirigeant vers Central Park, elle continuait de penser à eux, se remémorant tout un tas de choses plus ou moins agréables. Elle finit par s’enfoncer dans un coin sombre, cherchant à s’isoler du bruit, de la foule. Elle avait besoin du calme de la nature, c’était tout ce qui comptait pour le moment. Elle sentit quelqu’un avancer et reconnut la voix d’une enfant. Elle ne l’écouta pas, ça ne l’intéressait pas, ça n’était qu’une enfant, il n’y avait pas de danger. Elle parlait avec une femme qu’elle appelait maman. Le cœur de la louve se serra. Maman… La sienne lui manquait terriblement. Elle sentit une autre odeur, adulte cette fois-ci. Pour la première fois, elle ne sentit pas son pouvoir se déclencher. La fatigue était telle qu’elle se retrouvait totalement humaine, incapable de morpher son regard. Elle ferma les yeux, se concentrant sur ses autres sens, développés en toutes circonstances. La petite fille lui dit quelque chose à propos d’une boîte carrée (la télévision peut-être ? Louve détestait la télévision) et de méchants dont elle s’était occupée. Bah, encore quelque chose qu’elle ne comprenait pas. Elle s’intéressait tellement peu finalement au monde qui l’entourait qu’elle ne comprenait rien au peu d’informations qu’elle captait lorsqu’elle passait près d’un appareil type télévision ou radio.

    Louve recula et marcha sur un bout de bois qui se brisa sous son poids et la femme se retourna d’un coup, lui ordonnant de sortir de sa cachette. La mutante eut le réflexe de vouloir grogner mais elle se retint, se souvenant de l’expérience avec la Sentinelle. Elle avait toujours mal, même si Rachelle la soignait bien. Rachelle… Dire qu’elle allait sans doute rentrer chez les x-men, c’était ce qu’il y avait de plus prudent à faire pour elle… Elle détestait cette idée de devoir appartenir à un groupe quelconque. Mais elle n’avait pas le choix, elle n’avait pas de toit, c’était la seule solution pour elle, elle n’était pas suffisamment forte pour continuer à se débrouiller seule. Si elle allait rester chez eux définitivement, c’était une autre histoire, après tout Kitty ne lui avait-elle pas dit qu’elle aurait le choix de rester ou non ? Secouant la tête pour évacuer ses pensées tant bien que mal, elle se retint difficilement de partir en courant. Si elle faisait ça, elle avait passer pour une fugitive quelconque et elle s’était assez attirée d’ennuis comme ça. Aussi se releva-t-elle lentement pour sortir des buissons. Elle ne fit aucun sourire, se contentant de regarder la femme qui se trouvait face à elle. Elle gardait une respiration lente, luttant pour conserver ce sang froid qui faisait quelques mois auparavant qu’elle était respectée parmi les loups. Elle baissa cependant rapidement le regard et la tête, signifiant ainsi qu’elle ne cherchait pas la bagarre. Puis elle la releva pour regarder la petite fille qui s’éloignait. Son regard n’était que tristesse, elle aurait aimé revenir en arrière pour pouvoir revivre ce genre de moments, quand sa mère était encore vivante et son père pas encore… Elle ferma les yeux, si elle continuait à penser de cette manière, elle allait exploser en larmes et ça n’était carrément pas le moment. Elle tourna à nouveau son regard vers la jeune femme.

    « Je m‘excuse. Je cherchais à... A être… Seule. »

    Et ce foutu accent Italien qui ne la quittait pas. Elle avait toujours du mal à parler Américain. Il fallait dire qu’elle parlait peu aussi… Elle baissa à nouveau le regard, mal à l’aise. Elle détestait devoir adresser la parole à quelqu’un qu’elle ne connaissait pas. Déjà qu’elle n’aimait pas parler aux gens qu’elle connaissait…


Janet Van Dyne a écrit:
    Trouve-moi, viole-moi. Dans le genre je ne fais pas dans la dentelle, Janet est l’une des meilleures ! Il aurait sans doute été préférable qu’elle tourne sa langue 7 fois dans sa bouche avant de parler à haute voix ! Oh et puis non ! Cela aurait vraiment pu être quelqu’un de profondément mauvais, un vicelard comme il existe tant –trop-. Mais bon, la surprise fut de taille pour notre Guêpe qui en tenait une de fine (oh oh ! jeu de mot ! vous saisissez ? Bref, reprenons…). Ce n’était pas un pervers, pas un malfaiteur ni un quelconque dérangé de la tuyauterie, juste une jeune femme, d’apparence très frêle, fragile. Élancée, à la chevelure blond dorée. Des yeux fatigués, cernés. Elle semblait à la fois prête à pleurer et s’effondrer. Elle semblait être la douceur incarnée. Semblait, hein. Je précise. On ne sait jamais à qui l’on a affaire. Mais ce fut sa première impression. Douce, fragile, et ayant l’air un peu ailleurs. Son bel accent italien n’était en rien une gêne pour Janet, qui trouvait justement que cela faisait son charme.

    « Excusez-moi, je pensais me retrouver face à un dérangé… Vous m’avez fait peur, cachée dans …. »

    Elle s’arrêta net, observant la jeune femme et remarquant que celle-ci se sentait très mal à l’aise. Était-ce sa présence qui la dérangeait tant que ça ? Qu’avait elle pu faire pour la mettre dans cet état ? Venait-elle d’être séquestrée ? Agressée ? Instinctivement Janet fit un pas vers la jeune femme, non dans le but de l’effrayer, mais tenter une approche.

    « Tout va bien ? »

    Question, sans en être une. Janet se doutait clairement que cela n’allait pas. A moins d’être aveugle, en voyant cette jeune femme on ne pouvait pas penser qu’elle respirait le bonheur, la gaieté et tout le tralala rose fluo… La Guêpe ne savait pas vraiment par quoi commencer et comment rompre ce silence gênant. D’autant plus gênant que l’inconnue en face d’elle hésitait clairement à plonger son regard dans le sien.

    « Je suis désolée si je vous ai effrayé. Je… Nous pourrions être seules à deux, alors ? »

    Petite touche plus aiguë dans la voix vers la fin et fin sourire sur le visage, elle se montrait avenante et sympathique le plus possible. Histoire de faire oublier ce premier contact assez brutal dans son genre. Puis, se trouvant beaucoup trop impulsive et excentrique dans son genre, Janet essaya de se calmer, recula d’un pas et baissa à son tour la tête, avant de faire valdinguer son regard un peu partout –le parc était quasi vide-, ne sachant ou mettre ses mains, les tapant nerveusement sur ses cuisses… Un petit rire nerveux, fallait vraiment qu’elle se remette à parler, ce silence allait la rendre folle. Que faire ? Que dire ?


Louve a écrit:
    Le réveil tous les matins, c’est pareil : je ne l’entends pas, c’est comme ça. Lourd, le cœur est lourd, toutes ces alarmes à l’amour ça Larsen…

    Fatigue. Lassitude. Il faut parler, pourtant. Expliquer, s’expliquer. Pourquoi ? Ce serait tellement plus simple de se tourner le dos et de s’oublier. Le contact humain peut se montrer se désagréable parfois. Il faut ouvrir la bouche pourtant, prononcer quelques mots. Les mots, à quoi ça sert ? Tout ça, à quoi ça sert ? Louve avait fait tant de progrès ces derniers temps, elle avait l’impression de s’être battue pour rien. Du néant, de la trahison, du vide, encore, toujours du vide. Seule. Seule face à une totale inconnue. Incapable de se défendre si défense il faut. Une seule claque et *bam !* plus de Louve. Ce serait si simple de la mettre à terre, ce soir. Pourquoi avait-elle eu l’idée de sortir ? Elle était complètement inconsciente. Elle aurait pu se trouver face à n’importe quoi. Kyana l’aurait férocement réprimandée si elle avait fait une chose pareille, avant. Mais maintenant qu’elle n’était plus là, qui s’inquièterait pour elle ? Son sort n’intéressait qu’elle. Et elle ne s’intéressait plus vraiment à elle-même.

    La jeune femme en face d’elle avait eu peur de se retrouver face à un dégénéré. Qui sait, elle l’était peut-être ? Louve aurait très bien pu l’attaquer en d’autres circonstances. Le contact aurait été beaucoup moins doux. Mais ce soir, elle n’avait ni courage ni force, que ce soit physique ou mentale. Elle était juste à bout de forces et de nerfs. Brisée. Et l’inconnue sembla le remarquer. Elle lui posa la question fatidique : allait-elle bien ? Non, il était évident qu’elle allait mal. Louve ne répondit pas. Ca ne la regardait pas. Elle ne lui avait rien demandé, elle voulait juste qu’on lui foute la paix, qu’on la laisse s’enfoncer quelque part dans un trou noir et qu’on la laisse mourir seule. Ca ne lui ressemblait pas, cette manière de baisser les bras. Mais l’épuisement aidait et plus les jours passaient, plus elle avait l’impression de sombrer dans la dépression. C’était n’importe quoi. Elle le savait. Mais elle n’arrivait pas à lutter contre. Elle savait qu’il fallait qu’elle réclame de l’aide à quelqu’un avant de perdre totalement le contrôle. Mais elle était trop fière pour ça.

    Pour moi, la radio, tous les journaux, c’est pareil. On ne s’entend pas dans ce monde là. Ca sonne ! Téléphone ! Je fais la sourde oreille, je ne réponds pas… Ca sert à quoi ?

    Un pas en avant de la part de l’inconnue, plusieurs pas en arrière de la part de Louve. Pas de contact. Pas de lien. Plus jamais. Elle leva une main devant elle, ouverte, qu’elle referma, comme si elle voulait dire quelque chose mais qu’elle avait retenu les mots au passage. Tremblante, elle ramena sa main contre elle, cherchant par réflexe son pendentif. Elle se rappela qu’elle l’avait perdu lors de son combat contre la Sentinelle. Une boule se forma dans sa gorge. Tout ce qui lui restait de sa mère, elle l’avait égaré. C’était stupide que ça fasse aussi mal mais c’était une véritable déchirure. Il ne lui restait plus rien d’elle. Plus rien. Pas plus qu’il ne lui restait de choses de la mutante féline qui avait été et était toujours d’ailleurs, si importante à ses yeux. Elle avait tout perdu, à quoi bon continuer le combat ? La jeune femme qui lui faisait face lui parla. Elle ne leva même pas les yeux. Non, elle n’avait pas envie d’être seule à deux. Premièrement, ça ne voulait strictement rien dire. Deuxièmement, si elle cherchait la solitude, ça n’était pas pour la partager avec quelqu’un d’autre, ça n’était plus de la solitude si elle était partagée. Troisièmement… elle mentit. Trop faible pour refuser quoi que ce soit.

    « Si ça peut vous faire plaisir. »

    Faire plaisir aux autres. Sara n’avait toujours vécu que pour ça. Sara la douce, la tendre, Sara la gentillesse incarnée, l’altruiste sans limite de bonté. Sara qu’elle effaçait derrière Louve. Sara si faible, si détruite depuis la mort de sa mère et les viols répétés de son père. Sara qui se laissait bouffer par la louve, bien plus forte qu’elle. Sara qui ressortait pourtant de plus en plus, oublié l’animal fort et courageux, ressortie la petite fille fragile. Oui, c’était vraiment n’importe quoi. Levant enfin les yeux vers l’inconnue qui allait partager sa nuit à présent, elle remarqua que celle-ci bougeait nerveusement. Louve, elle, ne bougeait pas, elle n’avait fait que quelques pas pour s’éloigner d’elle. Tout aurait pu laisser penser que quelqu’un lui avait fait du mal et qu’elle refusait qu’on l’aborde, qu’on la touche. Qui aurait pu deviner ce qui la rongeait en réalité ? Ca n’était pas plus mal. Elle ne se voyait pas justifier son attitude.

    « J’ai besoin… Besoin de marcher un peu. »

    C’était autant pour elle-même que pour la jeune femme qu’elle disait ça. Elle sentait que son interlocutrice ne pourrait pas rester immobile et silencieuse bien longtemps et elle n’avait pas envie de la mettre mal à l’aise. Quant à elle, elle allait devenir folle si elle continuait à rester face à quelqu’un d’inconnu, sans possibilités de fuir.

Janet Van Dyne a écrit:
    « Si ça peut vous faire plaisir. »

    Dans un premier temps, Janet se braqua net. Le ton neutre, terriblement froid qu’avait employé la jeune femme lui avait fait froid dans le dos. Si Janet l’ennuyait, elle n’avait qu’à partir, sans lui répondre, se barrer au loin, mais pas la peine d’être si glaciale ! La mine surprise et défaite de Janet trahissait cette première –imparfaite- impression. Tiens, voilà ce que tu récoltes ma grande en te montrant gentillette. Peut être un peu fofolle dans la manière de parler, ou trop extravertie, mais bon quand même…Cela ne mériter pas non plus une réaction si négative. Les gens sont-ils tous peureux désormais ? Ont-ils tous peur de faire de nouvelles rencontres par peur de se retrouver en face de quelqu’un qui ne connaissent pas, finalement ? Tout le monde à des secrets, c’est sûr. Mais de là à se braquer de tout contact humain et faire bloc… Fossé, vous ne pensez pas ?

    « C’est..C’était une blague hein... façon de parler… Ou appelez ça comme vous voulez… J’essayais de me faire pardonner pour ma réaction d’il y a même pas cinq minutes… »

    Elle eut un rire nerveux entre ses paroles. Elle avait deux envies : Lui dire ‘Oh et merde, ca va, tu pourrais être plus agréable’ ou simplement se barrer sans essayer de se justifier. A croire que sa spontanéité avait choisi pour elle. Voir la jeune femme s’écartait, genre Janet est une paria, n’était pas non plus quelque chose d’agréable. Quoi qu’il se soit passé pour cette jeune femme, elle avait un sérieux problème et cela se voyait clairement. Elle transpirait la fragilité, la dépression, l’instabilité. Curieuse, elle avait envie de savoir ce qu’il se passait, manière d’être un soutient. Femme de cœur et généreuse, c’était dans sa nature d’être tourné vers les autres. Sang chaud, il ne fallait pas non plus se foutre d’elle. Voilà pourquoi elle était partagée entre ses deux envies, l’aider, ou la laisser dans son coin, seule. Merde, elle aussi elle a ses problèmes. On en a tous. Elle n’a pas pour autant l’air si sauvageonne et méfiante, si ? Janet ne se considérait pas comme cela. Après, allez savoir ce qu’il en était.

    Prenant une grande respiration, elle vint enfin répondre à la jeune femme qui se décidait à être plus aimable, ou presque. Toujours aussi neutre.

    « Bien, bien marchons, marchons… »

    Puis, elles marchèrent. Hein…Quelques mètres, pas grand-chose, mais elles marchèrent. Dans le silence gênant, horrible et pesant. Elles ne se regardaient même pas dans les yeux, Janet n’essayait même plus et son regard se posait au loin. Pensant à ‘Quel excuse pourrais je trouver pour me barrer ?’ mais à la fois ‘Bouge toi, parle lui, calme toi, aide là, si elle veut.’… Et une fois de plus, vous vous doutez qui la emportait des deux, n’est ce pas ?

    « Sérieusement. Si je vous dérange, vous me le dites, je m’en vais. Je pensais juste à me montrer plus agréable vu que je vous ai…Bon on va dire mal parlé tout à l’heure. »

    Elle s’arrêta, chercha ses mots, et reprit :

    « Je suis désolée d’insister, mais vous avez l’air d’avoir un vrai problème. Si je peux vous aider d’une quelconque façon… je… »


    Puis elle s’arrêta. Elle ne savait pas quoi dire et ne supportait pas le fait de ne pas avoir le contrôle d’une situation ou de soi même. En fait, plus clairement, elle ne savait pas comment aborder cette jeune femme sans l’offusquer ou la braquer. La mine résignée, Janet vint tripoter ses poignets puis ses mains, pensant que son interlocutrice allait sans doute l’envoyer paitre et se barrer. Et que cette rencontre s'achèverait sur cette note décevante.

Louve a écrit:
    Encore un jour se lève, mais j’ai depuis longtemps perdu mes rêves, je connais trop la danse, comme toujours…

    Qui sème le vent récolte la tempête, dis-t-on. En ne donnant que la froideur, on ne peut récolter que la froideur. Dans un sens, c’était ce que Louve cherchait. Pourtant, les seules personnes qui avaient été capables de passer au-delà de ça lui manquaient maintenant qu’elles n’étaient plus là. Oui, elle avait besoin d’être entourée, sa nature animale réclamait la chaleur des autres, une chaleur vitale d’être protégée, choyée, autant que l’envie de protéger et choyer à son tour. Elle avait besoin des autres et elle détestait sa nature pour ça. C’était le seul point qu’elle détestait de son côté louve. Elle aurait aimé être capable de vivre seule, mais il fallait se rendre à l’évidence : elle était devenue dépendante de Kyana et n’avait pas réussi, après tout ces mois, à se détacher d’elle. Comment aurait-elle pu prôner l’indifférence alors qu’elle n’avait qu’une envie, qu’on se soucie d’elle ? Elle avait besoin d’aide, nom de dieu, et elle n’était pas foutue d’en réclamer à qui que ce soit. Plutôt crever que de dire ouvertement à quelqu’un qu’elle ne savait plus où elle en était et la réaction de l’inconnue lui fit plus de mal qu’elle ne l’aurait voulu. Son cœur se serra. Tout ce qu’elle gagnerait à agir comme ça, c’était de se retrouver encore plus seule qu’elle ne l’était déjà. Mais c’était comme si une alarme s’allumait dans sa tête à chaque fois qu’on l’approchait. Danger, personne que tu ne connais pas à l’approche, méfies-toi ! Elle avait toujours été méfiante à l’extrême. Mais avec les animaux, ça n’avait rien de dérangeant. Ils comprenaient. Pas les êtres humains…

    La boule qu’elle avait au fond de sa gorge lui faisait mal tant elle la serrait. Elle déglutit difficilement lorsque la jeune femme lui parla. Elle l’écouta attentivement, même si elle semblait faire tout le contraire étant donné qu’elle ne la regardait toujours pas. Mais tourne le regard vers elle bon sang, cesse de fuir comme ça, lui disait une petite voix au fond d’elle. Sara réclamait toute l’attention du monde et Louve la repoussait, comme d’habitude. Elle allait finir par devenir schizophrène avec tout ça ! Elle fut surprise que l’inconnue s’arrête. Elle s’arrêta aussi pour l’écouter à nouveau. Elle n’avait toujours pas prononcé un mot depuis le début de leur marche. C’était lourd à porter comme silence mais elle ne se sentait pas la force de faire autrement, pas la force d’expliquer le pourquoi du comment, pas la force de se livrer à cette jeune femme comme ça, même si visiblement elle ne demandait que ça étant donné la dernière phrase qu’elle prononça. Si elle pouvait l’aider ? Savait-elle faire revenir les morts à la vie ? Même si ça avait été le cas, Louve aurait refusé. Elle n’avait pas le droit de faire une chose pareille à Tiger. Après tous ses combats, la mutante avait le droit au repos, même si ça tuait Louve à petit feu d’avoir une telle pensée. Même si elle aurait aimé la rejoindre à son tour. Elle resta silencieuse quelques secondes encore, qui lui parurent une éternité. Les mots refusaient de sortir de sa gorge, coincés comme si une main l’étouffait.

    « C’est… C’est pas que… »

    Oh, bon sang. Pourquoi est-ce que c’était si difficile ? Les larmes lui montèrent aux yeux, elle était incapable de les retenir et elle passa une main rageuse sur ses paupières pour essuyer l’eau salée qui commençait à en couler. Main droite. Elle la regarda un instant, observant la mauvaise cicatrice qui la parcourait. Si seulement son père avait été différent, tout aurait été tellement plus simple… Elle ramena son bras vers elle, le serrant contre son ventre à l’aide de sa main libre, puis elle prit une grande bouffée d’air.

    « C’est pas que vous me dérangez, peu importe la façon dont vous m’avez parlé tout à l’heure, c’est déjà oublié. C’est juste que j’ai perdu l’habitude du contact et que ça me fait peur. »

    C’était complètement inconscient de révéler une chose pareille et elle s’en rendit compte, mais trop tard. Elle tourna la tête un instant, la secouant légèrement pour tenter de reprendre le contrôle sur elle-même. Tout contrôler. Elle aurait tellement voulu tout contrôler.

    « Si vous voulez passer votre soirée de façon agréable, je suis pas la bonne personne. Ca fait longtemps que j’ai oublié ce qu’être agréable veux dire. Je suis désolée. »

    Sa voix était cassée, déchirée. Elle était sincère. Elle aurait voulu lui donner autre chose que sa terrible froideur et sa tristesse, mais elle ne s’en sentait pas capable. Sa tête se mit à bourdonner, tout son corps réclamait le sommeil. Elle allait finir par faire un malaise et elle serait bien embêtée. Elle s’appuya contre un arbre un peu plus loin, fermant les yeux quelques secondes avant de les rouvrir pour regarder à nouveau la jeune femme, silencieuse encore une fois. Mais la jeune fille paumée qu’elle était n’exprimait plus la même reine des glaces qu’elle était quelques minutes auparavant. Juste la fatigue. Une fatigue qui était en train de la terrasser complètement. Fatigue morale et physique, qui la bouffait un peu plus tous les jours. Boucle infernale dans laquelle elle s’était enlisée et dont elle ne savait plus du tout comment sortir.

Janet Van Dyne a écrit:
    Bim ! Bam ! Et Boum ! En quelques phrases, la jeune femme venait de retourner l’estomac de notre Janet. La petite guêpe avait été très touchée par ce que venait de lui révéler brièvement son interlocutrice, à ce jour, toujours inconnue –pénible de ne toujours pas poser un prénom sur ce visage si grave-. L’attitude de Janet changea radicalement suite à cela. Elle vint se rapprocher de quelques pas de la jeune femme qui s’était posé contre un arbre, lasse, pour s’asseoir sur le banc situé juste en face de ce fameux arbre. Pivotant de quelques degrés pour pouvoir planter son regard dans celui de la femme blonde –et respectant ainsi une distance raisonnable, ne voulant pas la brusquer encore un peu plus-, elle fit le tri dans sa tête. Les idées et les mots se bousculaient et elle n’avait pas envie de lui sortir à nouveau une phrase aussi merdique qu’un ‘Trouve-Moi Viole-Moi’. Enfin vous voyez ce que je veux dire. Elle voulait prendre le temps à la réflexion pour ensuite essayer de venir en aide à cette jeune femme complètement à côté de ses pompes.

    « Vous savez… »

    Non. Ca ne va pas. Merde. On respire, on reprend, on sourit brièvement, gênée.

    « Les guêpes sont curieuses, très. Courageuses. Elles foncent souvent tête baissés, un peu tête en l'air aussi quelques fois... mais... »

    Oui, mais encore Janet ? Voulez vous l’adresse d’un psychologue ? Sérieusement, même elle ne savait pas ou elle venait en venir. Rhaaah allez, elle voulait tenter d’allumer une petite flamme dans ses yeux ou provoquer un petit rictus semblable à un mini sourire.

    « Ce … Ce que je veux dire c’est qu’il faut savoir prendre les devants parfois. Foncer. Et ne pas rester là. Se morfondre cela n’a rien de bon. Il faut oser. »

    Ok, cela prend forme. Du moins pour elle, en espérant que cela passe pour la personne dont ses quelques paroles étaient destinées.

    « Vous n’avez pas à vous excuser, c’est moi encore. J’ai un peu trop osé. Il faut trouver le juste milieu. L’équilibre dans tout ça. On a tous des moments douloureux ou l’on pense sincèrement toucher le fond, mais si nous sommes encore là, c’est bel et bien pour une raison, non ? »

    Elle essayait de mettre un peu de vie dans ce qu’elle racontait, histoire d’attirer au maximum l’attention et susciter un réel intérêt à cette jeune femme. Difficile parfois de savoir quels mots employés pour faire passer un message comme on le voudrait exactement. Le fait est que la jeune femme soit si fragile, prête à pleurer, se retenant clairement de se lâcher la touchait réellement. Empathique de naissance (et maladive un peu), Janet voulait vraiment lui apporter un peu de chaleur et d’espoir. Elle ne la connaissait ni d’Adam, ni d’Eve, oui. Mais c’est une bonne personne qui va vers les autres. Elle est comme ça, on ne peut pas la changer. Elle a toujours fonctionné ainsi. Elle n’a pas pu éviter quelques couteaux bien plantés dans son dos, certes, mais c’est en forgeant que l’on devient forgeron non ? La persévérance était un grand atout. L’envie aussi.

    « Arrêtez de vous dénigrer, vous êtes la bonne personne. »

    Janet osa, et se leva d’un bond. S’avançant cette fois ci plus près, pour être à quelques mètres de la jeune femme, elle lui sourit et fit quelques manières, très théâtralisé mais c’était dans un but bien précis.

    « Vous ne savez plus ce que c’est ? Très bien, je suis là pour ça, ce soir. Enchanté, moi c’est Janet. »

    Elle tendait sa main, histoire qu’elles échangent une poignée de main. Sourire aux lèvres, yeux pétillants, Janet mettait réellement de l’entrain dans ce qu’elle faisait. Peut être cela ferait il sourire la jeune femme ou au moins la toucherait. La démarche étant relativement originale, non ? Excentricité… Excentricité…


Louve a écrit:
    (Sorry c’est pas très long mais je rentre du boulot et je suis HS ^^)

    Mal à la tête. Vais exploser. Telles étaient les pensées de Louve à cet instant même. Un tel mal de crâne se déclarait qu’elle en avait du mal à comprendre ce que lui disait la jeune femme en face d’elle. Jeune femme dont elle ne connaissait toujours pas le prénom, d’ailleurs. Enfin, quelle importance ? Allait-elle la recroiser un jour ? Peut-être même pas, alors au bout du compte… Elle pouvait continuer de l’appeler dans sa tête l’inconnue, c’était ce qu’elle représentait finalement : l’inconnu. Et c’est pour ça qu’elle la craignait. Oui, dans un sens, Louve était peureuse, elle détestait tout ce qui était nouveau. Certes elle s’adaptait très vite à la plupart des situations mais lorsqu’elle mettait les pieds dans le plat comme on dit, c’était avec une prudence extrême, qui venait de sa peur de l’inconnu.

    La jeune femme lui parlait d’aller vers l’avant. Oui, Kyana lui répétait sans arrêts, qu’il ne fallait pas se laisser abattre, pas laisser tomber sous peine de ne plus jamais pouvoir reprendre pieds. Elle savait qu’elles avaient toutes les deux raisons mais elle se sentait tellement fatiguée qu’elle n’avait même plus l’envie de trouver la force de se battre. Elle avait juste envie de se laisser tomber à même le sol, de s’endormir et de ne plus se réveiller. C’était un sentiment qu’elle n’avait encore jamais ressenti auparavant et c’était quelque chose qu’elle détestait. Elle n’aimait déjà pas la partie humaine d’elle-même, ça ne faisait qu’empirer les choses. Elle se sentait trop humaine ces derniers temps. Complètement terrassée par la tournure qu’avaient pris les évènements, elle était perdue dans un labyrinthe qu’elle s’était elle-même créé et dont elle ne connaissait pas la sortie. Mais sa compagne pour cette nuit semblait penser le contraire. La bonne personne pour passer une soirée agréable ? Louve pensa qu’elle avait décidément tout entendu. Si ça lui plaisait de passer son temps avec quelqu’un de triste à pleurer, alors… Elle sursauta lorsque la jeune femme se leva d’un bond du bac sur lequel elle était assise une minute auparavant. Une lueur de curiosité s’alluma tout au fond de ses yeux et, tel un petit chien qui découvre un nouveau son, elle tourna la tête sur le côté. Janet. C’était ainsi que cette femme s’appelait. Ca lui allait bien. C’était un prénom prononcé rapidement, plutôt vif et ça semblait bien lui coller à la peau. Louve se demanda un instant comment est-ce qu’elle allait se présenter. Si elle lui disait Louve, elle éveillerait des soupçons, ce genre de prénoms n’est pas courant du tout et elle n’avait pas envie de révéler sa nature à une totale inconnue. S’inventer un prénom ? Oui, puis si Janet découvrait on-ne-sait-trop-comment son véritable prénom, elle allait s’attirer des ennuis. Elle n’avait donc pas d’autre solution. Après tout que risquait-elle ? Les seules personnes dont elle était connue étaient quelques X-men et Tiger. Elle faisait confiance à Kyana pour garder le secret de sa nature, après tout la prudence était une des règles principales du groupe auquel la féline appartenait. Quant aux X-men, bah, ne montraient-ils pas leur nature aux yeux du monde, portant fièrement le symbole de l’école ? Louve se lança. Saisissant la main de Janet avec une force surprenante pour l’allure faible qu’elle montrant, elle échangea une poignée de main avec elle et lui fit un timide sourire.

    « Sara. »

    Son prénom sonnait typiquement Italien à la manière dont elle le prononçait. Elle était incapable de ne pas rouler les R. Elle n’arrivait pas non plus à prononcer le son ’’U’’ d’ailleurs. Heureusement, ce genre de prononciation était réservé à la France. C’était une difficulté de moins. Une fois les prénoms échangés, la jeune louve observa son interlocutrice. La première chose qu’elle remarqua ce fut les longs cheveux qu’elle portait. Les siens étaient entretenus rapidement. Kyana, à l’époque où elle était encore en vie, l’avait convaincue de les couper pour passer inaperçue. En effet, quelques mois auparavant, ils étaient emmêlés et lui descendaient sous les fesses. A présent, ils tombaient en une élégante cascade blonde sur ses épaules, allant quelques centimètres en dessous. Un détail lui vint soudain à l’esprit.

    « Quel est le rapport avec les guêpes ? Vous m’avez parlé de guêpe, tout à l’heure. »

    Hé oui, Louve ne la connaissait pas. Elle ne regardait pas la télévision, n’écoutait pas les informations. Elle se coupait du monde. Sa voix n'était plus aussi cassée que tout à l'heure. Fatiguée, mais moins triste.

Janet Van Dyne a écrit:
(La quantité n'a vraiment que très peu d'importance pour moi ^^ Ton post est nickel ! =) )


    Y-a-t-il réellement une chance pour qu’elle m’écoute ? C’était un peu cela que pensait Janet. Car elles ne se connaissaient pas. Et se prendre une leçon de vie, par une femme de 2cm perché sur des petites chaussures, la mine ‘mi mélancolique’ ‘mi j’assure j’assure’ n’était peut être pas chose agréable. Ce que pouvait parfaitement comprendre Van Dyne, mais elle espérait tout de même que ses paroles fassent un quelconque petit effet à cette jeune femme. Si elle pouvait avoir au moins la satisfaction d’une réponse de son interlocutrice, n’importe laquelle, du moment que cela rappelle ses quelques paroles à elle, cela lui prouverait qu’elle a été écouté et qu’elle n’avait donc pas perdu son temps. De toute manière, pour Janet, rien que par sa présence, le fait qu’elle se soit à son tour présentée -Hallelujah ! Enfin un prénom à poser sur ce visage, Sara. Avec ou sans R roulés, qu’importe, c’était un très beau nom- prouvait que la belle avait encore un peu d’espoir, bien qu’elle ne semble pas en être elle-même convaincue. Mais il y avait cette envie, présente, de faire l’effort de … L’effort de quoi, d’ailleurs ? D’avancer tout simplement. Peut être, changer les choses. Enfin, quelque soit l’envie, elle y était, c’est sûr. Si elle n’avait plus aucune source de motivation, plus aucun désir, plus aucun but, elle se serait déjà barrée loin de cette conversation, depuis un moment déjà. Elle aurait tracé sa route sans se retourner, ni prendre la peine de jeter un regard à Janet ou dire un mot. La, c’était tout le contraire. Elle parlait. Peu ok. C’était bref, mais clair. Mais elle parlait, c’était le plus important aux yeux de Janet. Elles échangeaient toutes les deux quelque chose et cela avait un sens plus profond que cela n’y parait pour notre guêpe, qu’un simple ‘Bonjour, enchanté, ca va et toi ?’. Janet ne soulignait et ne réagissait toujours pas à cet accent, s’en moquant un peu éperdument. Après tout, chacun ses origines, autant en être fiers, non ?

    Mieux encore, la conversation se poursuivait, relancée par Sara elle-même, faisant preuve d’une petite pointe de curiosité… C’est pas mal tout ça, non ? On avance. Et pour tout vous dire, cela faisait drôlement du bien à Janet de discuter avec une parfaite inconnue, de pouvoir rendre service et ainsi oublier ses propres problèmes. Venir en aide aux autres, une réelle passion au-delà du simple devoir qu’elle a quotidiennement.

    « Quel est le rapport avec les guêpes ? Vous m’avez parlé de guêpe, tout à l’heure. »

    Janet sourit, amusée par la situation. Vexée ? Bah non. Pourquoi serait-elle vexée ? Elle ne s’appelle pas Madonna ou autre grande star mondialement connue de tous. C’est juste une super héroïne parmi tant d’autres, et il était tout à fait acceptable pour elle, de ne pas être populaire partout. Bon d’accord, les médias rendaient difficile la tâche de l’anonymat, mais qu’il y est encore des gens sur cette terre, qui ne la connaissait qu’en temps que Janet Van Dyne, lui faisait du bien, chaud au cœur. Bon maintenant, elle attendait une réponse et Janet n’étant pas du genre à mentir, serait obligé –avec un petit pincement au cœur, dommage que cela ne dure pas plus- de lui révéler son identité. Ce serait complètement stupide de la lui cacher. Evitons tout de même de préciser qu’elle faisait partie de l’initiative, on ne sait jamais. Les idéaux de tous ne sont pas les mêmes et parfois, quelques vilaines réactions peuvent être évité en tournant 7 fois sa langue dans sa bouche. Fière d’être des Vengeurs, mais pas folle la guêpe nan plus !!!

    « Oh ça ! J’essayais de … En fait… »

    Vous savez quoi ? C’est beaucoup plus facile dans sa tête à expliquer qu’a voix haute. Janet ria bêtement cherchant ses mots, avant de replonger son regard dans celui si troublant de Sarah et de reprendre :

    « Pour faire bref, on m’appelle par ici ‘La Guêpe’. J’ai quelques caractéristiques physiques de ces petites bêtes, et quelques facultés aussi…Au niveau du comportement, un peu également. Et je tentais de prendre comparaison entre la guêpe et cet animal sauvage que vous sembliez être tout à l’heure dans la pénombre… »

    Et elle ne pensait pas si bien dire. Mais Janet ne se doutait absolument pas de ce qu’elle venait de dire et surtout, de –coïncidence- l’exactitude de ses propos (xD).

    « On pourrait… Ça vous dérange si l’on s’assoit ? »

    Demanda-t-elle en désignant le banc juste derrière elle, et toujours ce franc sourire collé aux lèvres. La discussion était bien amorcée, autant être bien installé.


Louve a écrit:
    (je vais tenter de débloquer notre rp, sorry mais tu verras dans absences que je suis pas vraiment là)

    « Et je tentais de prendre comparaison entre la guêpe et cet animal sauvage que vous sembliez être tout à l’heure dans la pénombre… »

    Animal sauvage ? Elle ne pensait pas si bien dire. Ces derniers temps, elle s'était sentie plus... humaine. Oui, c'était bien le mot, elle s'était sentie plus en phase avec sa nature humaine. Comme si cette dernière réclamait à sortir d'elle-même, réclamait sa part de vie. Comme si elle lui en voulait de l'avoir cachée pendant tant d'années. Mais cette part d'elle était trop faible pour lutter avec la part animale qui hurlait sa tristesse et son désir de retourner auprès des loups. Pour le moment. Car Louve voulait exploiter cette part, qui semblait si fragile, mais si forte aussi. C'était tellement compliqué de réfléchir à tout ça que ça lui donnait parfois de tels maux de tête qu'elle manquait de faire des malaises. C'était une situation qu'il fallait absolument qu'elle évite devant quelqu'un qu'elle ne connaissait pas. Rester totalement humaine lui était terriblement difficile tant elle avait passé de temps à repousser son côté humain et devant Janet, elle avait besoin de toute la concentration du monde pour ne pas fuir en courant, bondissant telle une louve menacée par le fusil d'un chasseur. Janet n'était pas une menace, elle l'aurait senti sinon. Son instinct l'aurait avertie. Ce foutu instinct qui la guidait plus qu'elle ne l'aurait voulu. Pourquoi ne pouvait-elle pas se contenter d'être normale ? Pourquoi fallait-il que même quelqu'un de totalement inconnu la compare à un animal sauvage ? Elle était fière d'être un animal mais elle n'avait plus envie de s'y perdre comme elle s'y était perdue quelques années auparavant. Elle avait trop travaillé sur elle-même pour tout laisser tomber maintenant. Elle prit une grande respiration et reprit le dialogue là où elle l'avait laissé, espérant qu'elle en avait suffisamment écouté pour ne pas paraître vexante et totalement à côté de la plaque.

    Janet désignait à présent le banc derrière elle. Déterminant que la jeune femme voulait s'y asseoir, elle accepta d'un signe de tête. Elle était épuisée et se poser un instant ne lui ferait pas de mal. S'il fallait fuir, elle aurait suffisamment de place et de réflexes pour le faire. Mais pourquoi fallait-il absolument qu'elle pense à la fuite ? Ne pouvait-elle pas, pour une fois, se contenter d'apprécier le moment présent ? Une conversation agréable et dénuée de sens – elle n'était pas assez alerte pour comprendre que Janet était une mutante, malgré le fait que cette dernière lui ait dit qu'elle avait certains caractéristiques d'une guêpe – ne pouvait que lui faire du bien. Retomber un peu dans la banalité humaine. C'était quelque chose qui lui manquait parfois. La banalité. Lentement, elle s'assit sur les planches de bois qui formaient le siège du banc. Ses gestes trahissaient sa fatigue. Elle avait mal partout. Tous ses muscles réclamaient le repos. Elle avait l'impression d'avoir fait la guerre, alors qu'elle n'y participait même pas. Portant à nouveau sa main à son cou, elle poussa un soupir quand elle se rendit compte une nouvelle fois que son pendentif n'était plus là.

    « C'est stupide, mais j'ai perdu un bijou que j'avais depuis toute petite et il me manque. »

    Elle regarda ses mains. Ses mains, couvertes de cicatrices dues à ses nombreux combats au sein des loups pour garder sa place. Certains bleus sur ses bras étaient dus, eux, à ses combats ici. Elle se battait pour survivre, même si concrètement elle n'en n'avait plus besoin. Sans être membre officiel des x-men, elle était sous leur protection. Mais elle avait besoin de se battre. La douleur, c'était ce qui la maintenait en vie.
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Il est bon de se tourner vers les autres [ Janet Van Dyme ]

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