La bombe humaine - 20 octobre 2009


Une femme, loin du Rockfeller Center, à l’abri dans le parc de L’Institut Xavier, leva d’un coup la tête vers le ciel. Un bandeau recouvrait les yeux qu’elle ne possédait pas. Bien qu’elle soit démunie de cet élément physique indispensable, Blindfold contempla la scène de destruction qui allait avoir lieu. Elle avait le cœur serré d’un savoir qu’elle était la seule à détenir. Quelques secondes plus tard, tout était déjà terminé. Ce moment fatal, elle l’avait entrevue plusieurs semaines auparavant dans une vision fragmentée et trop confuse pour qu’elle y voit clair. Elle comprenait maintenant douloureusement de quoi il retournait. La tristesse l’envahit de n’avoir pas été en mesure d’infléchir le court des évènements.

À l’étage dans sa chambre, un tournevis à la main et une maquette électrique sur le sol, Katherine releva brusquement la tête : sans son accord, on venait de changer le programme à la télévision. En voyant les images d’un désastre sans nom, Katherine comprit immédiatement que la première partie de la vision de Blindfold venait de se réaliser. En fait, la question n’avait jamais été de savoir si la scène rêvée par la mutante extralucide allait arriver, mais plutôt de comprendre comment et quand. Ce mystère n’en était plus un maintenant.

Le temps sembla se figer pour Katherine Pryde. De nombreux souvenirs se substituèrent aux images de destruction. Des souvenirs qu’elle gardait de cette partie de New York, désormais en proie aux flammes. Elle prolongea le souvenir d’une magnifique journée d’été entre amies, dévora cette scène une dernière fois, puis cligna des yeux pour affronter la triste réalité.

Une colère sourde monta en Katherine envers la personne qui était responsable de la mort de plusieurs personnes et d’un chaos impensable. La tâche qu’elle était en train d’accomplir perdit tout son sens. Un frisson la traversa ensuite en comprenant l’énormité de la situation : une nouvelle fois, le regard d’une population entière allait se tourner dans une même direction. La cause du mal tenait en un seul mot : 'mutant'. Et ce simple mot allait se rependre comme une traînée de poudre à travers tout New York.

Comment en étaient-ils arriver là ?